Dans sa première expression, DVH se forma sous les auspices associatives lois 1901. L'association était composée de quelques 35 membres, avant tout liés par l'amitié autour de l'étude du Livre d'Urantia. DVH prolongeait ainsi des échanges amicaux autour d'une revue de philosophie, À VENIR (ISSN 1165-9637), de parution trimestrielle. La revue cessa de paraître pour cause de ce qu'elle absorbait trop mes loisirs occupés d'autres projets. L'association fut mise en veilleuse, pour finir par s'éteindre naturellement comme tout ce qui naît ainsi qu'un moyen. Ci-dessous l'image des 8 numéros parus.
La raison d'évoquer cet épisode? Cette fin très
naturelle d'une association qui représentait la tentative de participer
très modestement de notre humaine émancipation m'ouvrit les yeux sur
l'essentiel, savoir que la forme associative ne peut s'exprimer
communautairement qu'à se caractériser par rapport à ce qui agit
et réagit hors d'elle. Une association paraît alors un
moyen peu approprié pour conduire l'acquisition d'une sapience et d'une
sagesse des choix d'actions susceptibles de s'accomplir aussi en rapport
à ce qui est hors d'elle. La forme associative apparaît en effet
contradictoire, et consécutivement pas vraiment utile lorsque le but est
de développer, dans la pleine émancipation individuelle, une progression
en soi des potentialités humaines, à permettre d'agir avec sagesse. Cela
vient de ce que le parcours de chacun entreprenant de progresser dans
l'autonomie personnelle repose sur des forces, efforts et luttes dont la
source se trouve en soi.
Oui, ce qui peut soutenir de l'extérieur des mutations entreprises en
chacun passe par les sentiments humains vécus dans une ouverture aux
autres, bien peu par le moyen des clôtures relevant de groupements
d'intérêts, fussent-ils spirituels, en ce qu'ils sont plus ou moins
grevés de soumissions consenties. Mais attention, tout se révèle avec un
côté face à ne pouvoir être sans son revers. S'associer pour des projets
communs, des idées en partage, peut aussi ressortir d'un état d'esprit
s'identifiant autrement qu'à se distinguer de ce qui diffère, quand
semblablement, individuellement participer d'autrui sans tiers exclu,
peut n'être pas à désirer communier avec tout semblable.
Il s'agissait pour les fondateurs et les personnes y venant adhérer
de complémenter les progrès scientifique et technique dans la maîtrise
de l'environnement, par des moyens de progression appliqués à la
maîtrise des personnes par elles-mêmes. Pour éclairage de leur
entreprise, les soussignés reconnurent:
— Que la personne humaine est fin et non moyen, que par sa faculté de
personnalité depuis l'esprit, elle a possibilité de s'affranchir de son
ascendance animale, tout comme elle s'affranchit des contraintes
environnementales. Une disposition s'appuyant juridiquement sur le fait
que la souveraineté de la personne humaine faisant l'expérience de son
libre arbitre, à conduire ce qui mène à sa propre finalité, peut
ressortir des conventions internationales du Droit à la personnalité
dotant toute personne d'une opposition absolue en ce qui est de son
intégrité et de ses propres choix à autodétermination;
— Avoir volonté de vivre des dispositions réciproques par affectio
societatis, dans l'intention de collaborer sur un pied d'égalité,
en droit et de fait, précisément parce que l'égalité fondée sur la
souveraineté de la personnalité de chacun, advient indépendamment des
différences en qualification tenant aux fonctions exercées, ainsi que
des différences de biens dotaux pouvant être apportés au patrimoine
commun;
— De progresser par soi-même en droiture dans une actorialité
personnelle au monde des personnes en réduisant la distance actale de
l'aperçu d'âme et en conscience dans les trois coordonnées de la pensée
que sont la beauté, la vérité, et le bien faire; donc sans soumission,
ni contrôle d'aucun semblable;
— Collaborer à la connaissance des valeurs humaines, ainsi qu'à
l'accomplissement d'une citoyenneté toujours plus universelle.
Une déclaration de confiance précisait que l'intention était de ne
servir aucun parti politique, aucune institution religieuse, comme aucun
dogme philosophique, se voulant seulement action civile en vue de
l'épanouissement de la personne humaine dans une libre participation
collective en des relations sans frontières: sans tiers exclu.
Le terme "défense" accolé aux valeurs humaines pouvait faire penser à un
activisme occupé de réagir par la contrainte et l'interdiction à ce qui
peut nous apparaître insoutenable dans les événements du monde. Mais
c'est dans l'aspect positif que le terme fut ici considéré, c'est-à-dire
faire progresser les valeurs humaines de les faire vivre en soi-même.
Donc aucunement ainsi que des gendarmes qui se suffisent en pratique de
faire respecter des interdits ancestraux, au détriment des artisans
animés de volonté d'ouverture sur des sensibilités encore marginales,
des interprétations parallèles, et des expressions singulières
susceptibles de participer aux besoins de l'avenir.
L'association n'est plus matérialisable: son aura, ou l'intention qui la
motivait peut n'en pas moins subsister. En tant que communication d'une
recherche personnalisée à motiver des choix personnels de conduite,
l'association visait le partage du donné à réfléchir, hors tout
dessein de distribuer du savoir à consommer. Et c'est donc en
sorte que des concepts nouveaux, en tant qu'ils dérangent nos idées
préconçues, peuvent faire germer en nous le doute à nous sauver de
sclérose. Ce qui guide semblable considération est de penser qu'au
progrès des personnes, induire de nouvelles interrogations est de plus
de profit qu'apporter des réponses bien ficelées. Pour ne pas séduire
avec des affirmations et des vérités incontournables, nos interrogations
sont à soumettre à nos facultés psychiques des remises en question, tout
en avançant des matériaux pour construire de nouveaux concepts. Pour
l'essentiel, donc, lorsqu'il nous arrive d'être perturbé dans nos
opinions de rencontrer chez son interlocuteur des idées nouvelles,
tenons que celles-ci ne sont pas dans l'intention de choquer, ou heurter
celui qui fait des expériences différentes, et encore moins pour
chercher à imposer des opinions.
L'amitié est essentielle. C'est en raison d'elle que des personnalités
diverses cherchent à participer des luttes engagées contre les misères
intérieures par le moyen des efforts trouvés en soi. Oui aux nourritures
qui apportent avec elles la chaleur nécessaire au métabolisme des âmes à
sang chaud, celles qui trouvent en elles-mêmes de quoi s'animer
et non pour satelliser autour de dogmes, ou capter des inclinations
communautairement partisanes.
En dernier ressort, notre continuité à progresser en nous-mêmes reste peut-être l'art d'une ouverture en quête du mieux, par laquelle on ne trouve jamais vraiment ce qu'on cherche, concilié à cela que l'on découvre sans l'avoir vraiment cherché.
D'avoir vécu plus de 80 printemps, je suis en quelque sorte en
sursis. Mes proches (avec qui j'ai d'autres relations) sont peu au fait
de ce que j'écris, ayant leurs propres préoccupations. Donc pas
intéressés par cette activité d'étude et de recherche, somme toute assez
rébarbative, à scientifier le domaine de la métaphysique dans le but de
mieux cerner notre devenir personnel en tant qu'être de relation,
à compléter celui des sciences visant, au travers des techniques, des
moyens d'avoir: nos appropriations environnementales.
Cela est à dire que les présentes publications sont mises sur Internet à
disposition de nouvelles énergies et de nouveaux moyens. Je ne
revendique bien sûr aucune autorité en communiquant l'essentiel de mes
réflexions, abordant les sujets traités ici en amateur autodidacte,
heureux d'apprendre à découvrir d'une façon qui soit la moins
superficielle possible. Ce que j'expérimente en quelque sorte depuis 20
ans au laboratoire de mon temps de retraite est resté plus ou moins
isolé du monde universitaire par l'étude chez moi d'une grande quantité
d'ouvrages. Ainsi que pour bien d'autres, il ne s'agit pas d'un choix
personnel, mais plutôt de circonstances sociales favorisant toujours le
savoir fait, qui est entre les mains des spécialistes
et des experts, au détriment du savoir en train de se faire
des inventeurs et créatifs. LACAN se défia de cette séparation se
répétant au cours des siècles et venant de croire que d'avoir raison à
partir de points de vue particuliers, implique, d'en
généraliser l'acception, que les autres ont tort. En cause «le commerce
culturel et l'exploitation des diplômes universitaires, dont on ne peut
espérer que le malentendu». Savants maudits, chercheurs exclus,
en 4 tomes, de Pierre LANCE, est à ce titre édifiant.
Nous vivons de façon syntone en raison de
ce que nous vivons ensemble. C'est à pouvoir progresser dans le temps
vers une vue globale n'opposant plus les richesses particulières des
différences culturelles.
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