On peut définir la spiritualité au présent stade de notre humaine perfectibilité, en ce qu'elle consiste en l'expérience d'une surnature naturante habitant chacun, reliée à l'expérience de vivre dans l'amitié d'autrui une nature naturée hors de soi. L'humain n'étant ni de la nature des choses, ni de la surnature du divin, son incarnation peut se définir depuis sa propre réalité mixte entre les deux. Et donc à assortir deux expériences —au dedans et hors de soi— se complétant à nourrir des besoins propres à chacun et évoluant dans le temps, mais pour lesquelles expériences il ne sert à rien de brûler les étapes, si elles relèvent de conditions naturelles reliées à une surnature naturante impliquant la présente instance cosmique de réalisation. La spiritualité a bien sûr des conséquences dans nos communications physicopsychiques avec l'exocosme, mais à n'avoir sa source que dans la communion psychospirituelle à l'endocosme.
C'est dans les conditions du schème référant à la métabolisation
personnelle s'instaurant entre endocosme et exocosme qu'il peut paraître
déraisonnable de chercher à convaincre son voisin de la supériorité de
ce auquel on croit. Car dès lors que cela auquel on croit a un rapport
avec ce que l'on vit à correspondre aux besoins fonction du
développement de chacun, il s'agit inévitablement, comme en
cuisine, de recettes adaptées aux métabolisations de soi. En rapport à
l'instance processuelle de réalisation de l'Univers, le milieu
environnemental de notre incarnation terrestre peut préfigurer, en
quelque sorte, l'actuel placenta à permettre l'embryologie de
l'avatar suivant préparé en vue d'une destinée spirituelle
postfinalitaire. Le saisir est à sonder entre les lignes la
pensée de Confucius. Nous pouvons toujours l'entendre dire: Je lève
un coin du voile de l'ignorance (inconscience), mais si
l'apprenant ne fait pas l'effort de lever une autre partie du voile par
lui-même, c'est son choix. En tant qu'êtres, de tendre vers la
vertu depuis le courage d'aimer vraiment, nous vivons un gouvernement
cosmique ciblant l'entraide mutuelle, mais étant encore à l'âge en
lequel nous recevons plus que nous ne donnons.
Étudiant la psychologie, on apprend que nous gardons en souvenir ce que
nous vivons à notre altérité, le mémorisant à passer par une
structuration devant nous apparaître cohérente sous l'effet d'une
logique personnelle reliant chaque nouvelle expérience vécue à pouvoir
trouver sa place cohérente dans l'ordonnancement de ce que l'on a déjà
vécu dans un rapport émotivement empathique, donc sentimental vis-à-vis
l'éprouvé. Ce qui constitue autour du JE de notre humaine identité, le
mentalement formé entre subjectivités extérieures passant par le corps
et suggestivité intérieure à l'esprit. À contredire cette disposition,
le présupposé d'objectivité matérialiste peut apparaître de cela le
leurre en vue de scientifiquement réifier, chosifier la nature humaine,
dans une cohérence au développement de la physique du monde. Vivre en
ignorant le cordon ombilical nous reliant intérieurement au divin,
considérant l'humain comme épiphénomène de la nature, représente une
phase d'expérience par laquelle on explique la conscience ainsi que le
produit physicochimique du cerveau. Cependant qu'en psychologie on
enseigne que la conscience opère entre intention et attention en
vue d'effets voulus —ce qui diffère par principe du
déterminisme physique—, et qu'en religion on infère que cela advient
dans une disposition rendant réel le vécu intérieur à pouvoir d'âme et
de conscience exprimer (extérioriser) le JE comme être de relation,
induisant la façon que nous décidons de nous conduire à notre altérité.
L'expérience d'une surnature naturante nous habitant chacun, reliée à
l'expérience de vivre dans l'amitié d'autrui une nature naturée hors de
nous, implique nos réponses dans les coordonnées du vrai, du bien et du
beau, depuis le tableau de bord contenant les boussoles intérieures
propices à ne pas nous égarer en chemin.
Pour ce qui concerne le savoir à propos du monde extérieur, Platon
évoqua les inconséquences de concevoir la réalité sur ce que l'on en
perçoit. La parabole relative à des observateurs jugeant de ce qui se
passait au-dehors depuis les ombres mouvantes projetées sur la paroi
d'une caverne en rend compte. Elle est toujours d'actualité, pour ce qui
est des sciences, afin de ne pas tomber dans le scientisme réduisant
dogmatiquement l'existence à ce qui ressort de la phénoménologie
physique. Pour ce qui est de l'entendement à propos du divin depuis un
vécu intérieur passant par le cordon ombilical nous reliant au divin
habitant de nos pensées (l'Ajusteur des valeurs potentialisées dans les
présents effets attendus de notre qualification au monde), nous
entretenons encore une sorte d'interférence avec des croyances
religieuses devenues en partie obsolètes.
Inutile de montrer que toutes les religions sont sectaires entre elles
de revendiquer des supériorités doctrinales et patrimoniales à propos du
divin. Cela entraîne tant de mésententes, de guerres et d'activités
terroristes responsables de bien des malheurs de l'humanité, que l'on
pourrait croire que spiritualité et religion sont mal appariées. Mais
une parabole est ici encore plus évocatrice que pour l'isolement des
disciplines scientifiques, afin de montrer que les oppositions
doctrinales nous leurrent. Qui ne connaît pas la parabole des aveugles
tentant de déterminer ce que représente un éléphant? L'histoire remonte
sans doute à un soutra pali de l'Inde antique. Nombre d'ermites, de
brahmanes et d'experts consacraient leur temps à se quereller pour des
détails doctrinaux à propos du divin. Or s'agissant du domaine de
l'absoluité et de l'infinité divine, toute attribution convenant à
définir les relativités et le bornage des choses de notre monde est par
principe inappropriée. On peut dire que Dieu existe comme cela et qu'il
n'existe pas comme ceci, avec une égale vraisemblance, car c'est à la
fois vrai et faux en rapport à telle circonstance ne pouvant que référer
au partiellement examiné. Aussi, pour que cessent ces querelles, le
maharadjah de la contrée demanda un jour à ce que l'on rassemble tous
les aveugles de naissance vivant sous sa gouverne. Puis après avoir
choisi une délégation de 5 ou 6 d'entre eux, il leur demanda d'instruire
les autres sur ce qu'était un éléphant. Comme chacun d'eux palpait une
partie différente du pachyderme, ils décrivirent différemment ce qu'est
l'éléphant, et par suite les autres aveugles se séparèrent en
communautés à propos de ce qu'ils tinrent pour véritable, et qui l'était
effectivement, mais à ne pouvoir représenter que partiellement la forme
qu'a l'éléphant.
La leçon? Bien entendu, chacun a raison dans les limites de son
expérience personnelle. L'erreur se répétant au cours des siècles est de
croire que d'avoir raison implique que les autres ont tort.
C'est ainsi que depuis la nuit des temps, des prophètes sont de même à
la base des traditions et des doctrines de différentes religions à
propos du monde divin. Comment faire pour ne pas en rester à des
points de vue particuliers, sinon mettre en commun les
expériences forcément partielles des mystiques? Au lieu de cela, les
institutions religieuses dépensent le meilleur des énergies internes à
favoriser leur propre communauté, visant l'universalité au détriment des
autres. Le sectarisme ne peut que diminuer en faveur d'une humanité
réconciliée de concilier des différences d'appréhendement.
Voltaire que la vindicte étiqueta "mécréant" pour cause de n'avoir pas
fait obédience à la religion dominante en temps et lieu, clôture son
Traité sur la tolérance par une prière dont voici un extrait.
Ce n'est donc plus aux humains que je m'adresse; c'est à toi, Dieu de
tous les êtres, de tous les mondes et de tous les temps: s'il est permis
à de faibles créatures perdues dans l'immensité, et imperceptibles au
reste de l'univers, d'oser te demander quelque chose, à toi qui as tout
donné… que nos erreurs ne fassent pas nos calamités. Fais que nous nous
aidions mutuellement à supporter le fardeau d'une vie pénible et
passagère; que les petites différences entre les vêtements couvrant nos
corps, entre nos langages insuffisants, entre tous nos usages ridicules,
entre toutes nos lois imparfaites, entre toutes nos opinions insensées,
entre toutes nos conditions si disproportionnées à nos yeux et si égales
devant toi… Puissent tous les humains se souvenir qu'ils sont frères!
Qu'ils aient en horreur la tyrannie exercée sur les âmes, comme ils ont
en exécration le brigandage qui ravit par la force le fruit du travail
et de l'industrie paisible.
Cela dit, sur un même parcours nécessitant des performances, il est
encore normal que tous n'arrivent pas en même temps. En sorte que si
tolérer l'existence de l'étranger est déjà un progrès pour certains,
pour d'autres, c'est son droit d'exister en rapport à des différences
l'individuant qui convient. Et c'est encore là le point de départ pour
comprendre l'erreur de juger de la valeur des différences
d'appréhendement convenant à chacun. Car si juger des raisons qui sont à
portée de mon raisonnement importe, ce ne peut être qu'en vue d'agir
moi-même depuis mon libre arbitre, n'étant maître que de mon propre
mouvement dans les coordonnées du bien, du beau et du vrai. La liberté
de croyance et d'opinion est devenue première dans le droit des
personnes à disposer d'elles-mêmes. Cependant que, n'étant pas seul et
ne pouvant posséder à moi seul toute vérité, beauté et le bien, je
m'ouvre aux différences d'autrui en vue de participer de synergies
communautaires.
Si les expériences particulières des prophètes sont à l'origine des
traditions religieuses, sont aussi des révélations venant d'êtres
supérieurs. Dans les faits, Bouddha comme le Christ connurent une
expérience en un certain sens finale de la surnature divine. Mais s'ils
parlèrent d'une seule voix d'amour du prochain et de perfectionnement à
l'image de la perfection divine, le fait que le nombre de schismes
religieux à propos de leurs enseignements sont discordants, montre que
leur divino-humanité n'est que partiellement compréhensible par chacun.
Ce bref énoncé pour dire qu'en chaque religion, c'est à s'ébrouer de la
poussière des siècles que l'on peut trouver des éléments de vérité à ne
pas négliger. En chacune, en effet, la filiation spirituelle paraît peu
compatible avec la fidélité à des dogmatiques particulières résultant
des innombrables disputes traversant les siècles à propos d'une
fragmentaire compréhension du monde divin. C'est alors dans la foi
qu'une spiritualité pouvant être approchée par l'intermédiaire des êtres
invisibles nous apportant leur concours, que diminueront les espérances
de gratifications personnelles, de protections pour soi et les siens. En
un mot tout favoritisme à requérir des privilèges convenant aux élus.
De dorures vêtus, préoccupés des fastes cérémonieux et de diplomatie politique favorisant un tourisme religieux mû par son antique quête de protection contre les aléas de la vie terrestre, voila la religion se manifestant à rester dans les apparences. Mais soyons persuadés que ce goût de luxe dans les apparences a sa raison d'être, puisque c'est la volonté des clergés comme de leurs fidèles. Cependant, comment voir en rapport les messagers de Jésus, et dans leur pratique un exemple de son enseignement? Aussi, comme d'autres croyants en une surnature divine qui, sans renoncer à participer matériellement des progressions du monde extérieur, mettent cette activité extérieure en corrélation avec les progressions d'eux-mêmes, ce ne peut être que depuis une expérience spirituelle intérieure que je suis à pouvoir l'entendre. Mais, même en cette disposition, rien n'est à exclure par absolu, puisqu'il s'agit de choses relatives. Et comme il arrive souvent, la partialité de mon jugement vient de méconnaître ce qui m'est étranger. C'est par exemple à contredire ce point de vue personnel que le pape François commence son pontificat en se tenant bien éloigné de l'infaillibilité papale, de dire en face d'actes commis sans conscience: Qui suis-je pour juger mon prochain. Et de déclarer que nous avons besoin des uns et des autres, au sens que ce qui compte en priorité sont d'humaines bonnes volontés, donc même s'il s'en trouve à ne pas servir la puissance vaticane. Lesquels en effet des clercs de l'un des nombreux schismes religieux planétaires ont vu le Dieu-Un de l'Univers constitué des milliards de planètes dans chacune des milliards de galaxies? Robes, couvre-chefs dorés et décorum ne peuvent faire qu'ils ne restent pas humainement faillibles. Il en est semblablement du faste, ce déploiement de pompe et de magnificence à particulariser les orthodoxes, comme la communauté des chefs de tribus qui acquirent richesses et prestige dans la religion musulmane, en ce que dans l'orgueil de leur enfermement à se particulariser, ces deux religions, et leurs schismes, ont aussi des trésors de spiritualité à ne pas négliger. C'est le vécu spirituel dans la foi qui peut faire, de ce que Dieu est Un, la fraternelle unité entre les êtres, alors que les religions les divisent à propos de dogmes, les opposant communautairement à entretenir guerres et hostilités terroristes, en raison d'intolérances aux différences, quand précisément ces différences d'expérience constituent une richesse pour la religion de l'humanité future.
Dans le respect du choix des fidèles et leurs mentors venant de se suffire des apparences pour briguer des protections personnelles en se prenant au sérieux de se considérer missionné à conduire leurs semblables, peut-être que l'humour a sa place afin de contourner le tragicomique de certaines situations. Ce faisant, notons bien qu'au contraire d'être méprisante, la fonction de l'humour vient d'amoindrir les tensions, précisément de prendre conscience qu'aucun de nous n'est indemne de donquichottisme.
Que celui qui a des oreilles entende donc aussi l'enseignement du maître Jedi Yoda dire, dans Star wars, que la peur mène au côté obscur: la peur engendre la colère, la colère renouvelle la haine, la haine génère la souffrance.
Choisir entre 2 mises en pages: La voix d'en haut Le Christ en vous L'édition de 1919 en langue anglaise se trouve à: www.spiritwriting.com/christinyou.pdf |
Ce tout petit livre, Le Christ en vous, contient de grandes
choses, justement à ne pas favoriser des apparences attractives.
D'origine anglaise, datant du début du 20e siècle, il fut publié
anonymement, en sorte qu'on le trouve encore dans sa première traduction
de 1925 (version utilisée pour la présente numérisation), en quelques
bibliothèques à la rubrique des ouvrages sans auteur. Ce que le pèlerin
cheminant d'âme et de conscience vers Dieu peut y trouver est en ce que
voici:
• Si le nouveau-né manque d'apprendre à marcher lorsque l'on entreprend
de marcher à sa place, il en est de même pour chacun de nous sur le
chemin de la spiritualité. Au présent âge de maturité humaine, c'est
certainement gage d'amitié que de laisser la personne faire l'expérience
de son libre arbitre, au lieu de l'attirer consentante à suivre le
chemin que nous empruntons. Conséquence de notre foi en Dieu et de notre
confiance en ce qu'il fit exister, assurément la fraternité grandit de
libérer ainsi toujours plus intelligemment de nos emprises chaque
génération qui vient, en ce qu'au plan social le petit livre en question
est à nous rappeler que si la graine ne meurt le moment venu en ce qui
substrate provisoirement son fait d'être, c'est à devoir rester stérile
de l'arbre qu'elle pouvait générer.
• Une invite s'y trouve de relire le Sermon sur la montagne en
passant outre la signification du mot-à-mot, afin d'apercevoir le
contenu valoriel à pouvoir approcher le monde spirituel. Vous lirez que
les mots ne sont que de simples véhicules des significations, aucunement
des valeurs spirituelles (toute la différence entre le domaine du
significativement communicable, et celui des valeurs que l'on peut
entendre dans la communion outre-mots). Aussi l'écriture véhiculant du
signifiable trouve sa raison de ce qu'elle nous inspire à saisir des
valeurs indiquant le chemin conduisant la spiritualisation, mais à ne
pouvoir devenir nôtres qu'en écho de ce que l'Esprit fait vivre en nous.
N'est-ce pas en vue de ce moment que Jean-Baptiste dans le désert dit:
je vous baptise d'eau, mais vient Celui qui baptise par l'Esprit?
• Tenons que les religions chrétiennes à propos de
l'enseignement de Jésus ont leurs propres fonctions sociales, même si
seuls les visages rencontrés à fréquenter leurs institutions
particulières changent d'une génération à l'autre, guère les robes, le
cérémonial ecclésial, et les politiques d'Église, ni même le tourisme
avide de se reconnaître en des commémorations communautaires. Perdurer à
l'abri des changements s'y conçoit, certes, à revêtir les apparences de
l'éternité divine, mais la fonction institutionnelle dans la diversité
des dogmes à satelliser les croyants sur des activités extérieures, si
celles-ci peuvent motiver à croire, ce ne sera jamais à pouvoir
remplacer la progression spirituelle advenant en chacun.
• D'accompagner des états d'être, le Paradis et l'Enfer ne peuvent
spatiotemporellement se situer quelque part. Aussi rien à craindre de
lâcher prise dans nos appropriations extérieures, et d'autant moins que
beaucoup d'êtres invisibles conspirent en vue de la sécurité de nos âmes
qui sont à nous animer dans la matière inévitablement corruptible afin
de pouvoir nous renouveler comme pèlerins du temps dans les coordonnées
de notre être que sont le vrai, le beau et le bien. C'est là un progrès
sur les «craignant Dieu» d'antan. Aussi renouveler sans cesse au cours
des siècles ce qui devient obsolète, inadapté aux progressions humaines,
fait de nous le prisonnier des traditions du passé restant plus ou
moins encore imbus de justice: les bons au Paradis, les nuisibles en
Enfer. On peut lire dans Le Christ en vous, qu'en rapport au
don de libre arbitre participatif, le tribunal d'âme et de conscience
advenant dans le for intérieur de chacun, de ne viser que soi-même, est
celui qui s'accorde avec la patience divine faisant que tous les êtres
atteindront l'épuisement du potentialisé en eux sur le chemin d'une perfection
à pouvoir recevoir l'héritage spirituel prouvant que l'unité advient
entre les êtres de ce que Dieu et l'être ne feront plus qu'un, tel que
dans l'attente d'une telle finalité ne sont que des moyens d'obtention.
C'est ainsi que chaque vie dévouée élève l'humanité. De cette condition, l'ouvrage revenant
à chaque personne dans ce monde reste irremplaçable d'être unique,
même produit à rester inconnu d'autrui, en raison de ce qu'il
n'incombe à personne d'autre de l'exécuter à notre place.
Au mieux, notre époque devrait conduire à ne plus dissocier croyances
et savoirs dans la formation de la sapience qui nous est personnelle. Dépasser le
divorce entre matérialisme et spiritualisme, ainsi que l'esprit de
chapelle mettant en concurrence les religions entre elles, représente
une nouvelle étape pour l'humanité. En tant que le mental constitue le
véhicule biologique de nos activités qualificatives orientées par des
intentions, notre sapience se forme naturellement à métaboliquement
relier des idées nous permettant de concevoir ce que nous vivons
matériellement de notre environnement extérieur par l'intermédiaire d'un
organisme corporel, aux entendements spirituels des idéaux provenant
d'un vécu intérieur à l'esprit. C'est en rapport que, comme nombre de
personnes en différents pays, sans négliger bien d'autres lectures, je
me suis retrouvé plus fortement influencé par le livre d'Urantia, du
fait qu'il colle à notre époque.
Mon intérêt pour l'étude des religions du monde aurait pu suffire de
point d'appui à l'entendement d'un vécu intérieur qui est comme pour
chacun consécutif de sa foi. Cependant, tout comme d'autres qui restent
étudiants leur vie durant, je pense qu'il y aura de plus en plus de
personnes qui apprécieront le bénéfice d'étudier la présente révélation
d'Urantia, en ce qu'elle est assurément à mieux correspondre aux
interrogations d'un vécu intérieur devant coïncider à l'état de
complexification de notre époque. Ce qui est à répondre aux lecteurs
suspectant ici de faire une propagande partiale, est que si aux
générations futures conviendront mieux des révélations complémentaires,
c'est de même qu'en rapport aux progressions contemporaines du
spirituellement vécu en chacun, le message des antiques religions, sauf
en ce qui concerne des incidences sentimentales, ne peut qu'avoir un
moindre impact que la présente étude du Livre d'Urantia. En fait, tenant
que toutes les religions transmettent des particularités révélatrices
d'un divin monde, chacune possède également ses propres valeurs
spirituelles propices au libre choix d'une vie intérieure venant de ne
pas réduire son vécu aux relations d'un environnement matériel.
Cependant que chaque révélation étant partielle, aucune n'est à contenir
la plénitude du donné à croire de manière apriorique, de la même façon
qu'aucune des disciplines scientifiques, en ce qu'elles sont fondées sur
l'expérience des seuls états apostérioriques de la présente instance
cosmique de réalisation, ne peuvent circonscrire le connaissable. C'est
du reste assez fréquemment que dans la cosmogonie d'Urantia, les
révélateurs, se surimposant au forum ayant permis la réalisation du
livre en question, en ce qu'ils participent de notre univers local,
avertissent ne pas posséder eux-mêmes une science et une théologie
définitives. Il n'y a conséquemment aucune incitation sectaire de tenir
que des études à propos de la révélation d'Urantia puissent
pragmatiquement mieux correspondre aux états de complexification du
monde moderne. J'en ai quant à moi abordé la lecture comme ouvrage de
science-fiction, et ne le considère pas en soi comme objet sacré, ne
tenant pour vraisemblable que ce qu'il m'apporte concrètement. C'est à
alimenter les besoins de la vie intérieure que son étude s'avère
supérieure: en aucun cas de l'être à décider de croire ou de ne pas croire en un
monde supérieur au nôtre, et en prolongement, en la transcendance d'une
surnature.
La consécration du choix de vie reste une affaire personnelle. En toute
religion, choisir de répondre aux projets de Dieu conduit la personne au
plus profond de sa vie intérieure à rencontrer son divin habitant, dont
la surnature se pose à l'exemple de ce que notre être, qui n'est pas
matériel, habite un corps approprié à établir notre relation à
l'exocosme. Les théologies les plus abouties enseignent que Dieu partage
tout avec sa première filiation divine, parfaite dès l'origine, tandis
que dans tout l'Univers cette dernière fait de même avec les êtres
choisissant librement de progresser à se perfectionner. Aussi, que Dieu
vive dans l'endocosme de notre humaine nature temporelle, ne peut avoir
qu'une réponse: que les êtres qui progressent en rapport au temps qui
passe apprennent à découvrir l'éternelle surnature divine. Et c'est en rapport à
cette disposition que chaque personne est divinement habitée pour guider
son entendement dans la communion des esprits. La communion ne devant
rien au principe de communication intellectuelle, c'est par son moyen
que l'esprit divin habitant notre endocosme se soumet d'une certaine
façon, à partir de son propre continuum, à la volonté humaine, en tant
qu'artifice préalable au moment où le bon vouloir humain puisse y répondre en
accomplissant la volonté extemporanée de Dieu. Volonté qui, dans le
domaine du continuum propre à l'indéfinité unitive de la pluralisation
individuante d'être, est de se perfectionner à l'instigation ou comme
effet miroir de la perfection dès l'origine de la surnature de l'Un.
Au delà les instances de perfectionnement accompagnant la survie dans
l'au-delà à résulter d'un choix de vie, le pèlerin du temps peut espérer
en un lointain futur accéder à sa perpétuelle participation cocréative
aux œuvres de Dieu. Et c'est en ce sens que le choix de faire la volonté
de Dieu relève d'une attitude positive, non réductible à l'abandon de
toute volonté personnelle. La temporalité, extensivement sans la moindre
borne, donnée à la durée du perfectionnement finalitaire, de ne pouvoir
qu'épuiser localement le potentialisé dans la nature de l'être à
constituer son expérience d'être, d'avoir et de faire, advient du fait
même de l'éternelle ubiquité tenant à la surnature divine en son propre
continuum complémentairement absolu (non relativable) et d'existence
infinie (qui ne peut varier quelque soit ce qu'hypothétiquement on en
retirerait ou y ajouterait).
Ne confondant pas croyances et foi, il est logique de considérer que
seule la foi reste identique à elle-même entre les générations, alors
que les significations à pouvoir se représenter le monde divin, domaine
du croyable, continueront d'évoluer d'un siècle à l'autre. Et en cette
disposition nécessitant une certaine ouverture mentale à n'exclure
aucune des religions instituées, le Livre d'Urantia peut être tenu pour
le cadeau participant d'une fraternité cosmique, d'anticiper sur le
cours naturel de l'entendement humain. Après tout, que l'on se meuve
depuis des convictions athées ou théistes, ce auquel on croit de pouvoir
préjuger du possible par défaut de complétude expérientielle, décide du
vecteur de nos efforts venant de fonctionnellement assortir des idées à
des idéaux.
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